
Aux États-Unis, depuis plus de 40 ans, les banques sont tenues de suivre et de divulguer les données des demandeurs de prêts commerciaux concernant la race, le sexe, le revenu et le quartier en vertu du Community Reinvestment Act. Le but de cette loi est de garantir que les banques « contribuent à répondre aux besoins de crédit des communautés dans lesquelles elles opèrent ». La loi est conçue pour encourager les banques à contribuer au développement communautaire et à offrir un traitement équitable aux communautés racisées et aux résidents des quartiers défavorisés. La Réserve fédérale américaine et d’autres régulateurs bancaires surveillent le respect de cette loi et évaluent la performance des banques grâce à cette mesure. Une base de données en ligne publie ces données. Cependant, une telle mesure de suivi du rendement n’existe pas au Canada.
Le secteur bancaire joue un rôle essentiel en aidant les individus à créer de la richesse générationnelle, à maintenir la stabilité économique et à atteindre la mobilité économique. L’entrepreneuriat est une voie d’enrichissement pour laquelle les banques fournissent une assistance cruciale. Cependant, les Noirs Canadiens, qui ont une longue histoire d’innovation indépendante, se heurtent à des obstacles systémiques pour accéder au financement dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs financiers. Lorsque les Noirs Canadiens sont incapables d’accéder aux services financiers qui sont essentiels au succès de leurs efforts personnels, commerciaux et entrepreneuriaux, on les empêche d’atteindre la parité avec les autres groupes.
Un récent sondage d’Abacus Group, commandé par le groupe sénatorial afro-canadien et le sénateur Colin Deacon, a demandé le point de vue d’entrepreneurs noirs pour mieux comprendre ce qu’ils ont vécu. Selon l’enquête, les entrepreneurs noirs citent que leur plus grand défi pour réussir en affaires est d’accéder au capital. Pour souligner davantage ce point, 76 % des entrepreneurs noirs estiment que leur origine raciale limite leurs chances de lever des fonds et d’évoluer en tant qu’entrepreneur. Les entrepreneurs noirs sont confrontés à des obstacles pour obtenir du financement, du financement et des capitaux de la banque. En raison de ces obstacles, les Noirs choisissent d’autres moyens de démarrer et de développer une entreprise. L’enquête a révélé que 85% des entrepreneurs noirs financent leurs projets de manière indépendante, par le biais d’épargne personnelle et de cartes de crédit et d’autres méthodes d’amorçage. Lorsque la race croise le sexe, comme cela se produit dans le cas des femmes entrepreneures noires, l’accès au financement par le biais de la banque devient doublement difficile.
Un service client médiocre, des décisions de prêt basées sur des critères subjectifs non liés à la solvabilité et l’impossibilité d’accéder à différents types de produits financiers sont des exemples de difficultés rencontrées par les personnes noires à la banque. Tout en expérimentant le service à la banque, les entrepreneurs noirs peuvent être confrontés à des micro-agressions et à d’autres formes d’insensibilité culturelle. Lorsque les entrepreneurs noirs présentent un plan d’affaires, les agents de crédit peuvent ne pas reconnaître l’originalité et l’ingéniosité de l’idée, rejetant le demandeur sur la base d’un manque de compréhension. Les préjugés inconscients au cours du processus de vérification d’une demande de prêt sont un autre obstacle auquel les Canadiens noirs sont confrontés pendant le processus du cycle de financement. Par conséquent, dix-neuf pour cent des entrepreneurs noirs ont déclaré qu’ils ne sont pas en mesure de faire confiance aux banques pour faire ce qu’il faut pour leur communauté.
Les banques sont également importantes pour fournir des connaissances et des conseils que les entrepreneurs peuvent utiliser pour prendre des décisions d’investissement bénéfiques et gérer efficacement les fonds. En tant qu’intermédiaire qui fournit des connexions aux entrepreneurs pour donner vie à leurs idées, les banques ont un rôle consultatif important à jouer en fournissant des conseils financiers, un mentorat et l’entrée dans d’autres types de réseaux. Cependant, les personnes noires ne reçoivent pas toujours les informations dont elles ont besoin pour accéder à ces soutiens afin qu’elles puissent planifier comment utiliser efficacement le capital.
Nous pouvons discerner à partir de ces expériences recueillies que les entrepreneurs noirs au Canada font face à différents types de rencontres et de défis au sein du système bancaire canadien. Aux États-Unis, où la collecte des données est obligatoire, les écarts de répartition des financements sont explicitement révélés. Au Canada, la collecte de données concrètes auprès des banques elles-mêmes n’est pas requise. Mais il est plus difficile de résoudre les problèmes récurrents et de briser les barrières lorsque les données ne sont pas collectées. Aux États-Unis, la divulgation de la façon dont le capital, le financement et les fonds sont répartis entre les différents groupes fournit des informations utiles sur les endroits où existent des incongruités, et comment et pourquoi les différences se produisent. Ces informations aident également à lutter contre les préjugés pour combler les écarts entre les groupes. De telles mesures tiennent les banques responsables et permettent aux chercheurs de suivre et d’étudier comment et pourquoi ces lacunes se manifestent. Le partage des données crée également l’impulsion nécessaire pour rechercher des solutions aux problèmes. Si le testament est là, la même chose pourrait être faite au Canada. La collecte de ces données révélerait la performance des banques canadiennes au service des différentes communautés. Cela montrerait également où les disparités et les inégalités existent et persistent. Tout aussi important, la divulgation de ces informations permettra aux personnes en position d’autorité d’agir sur des solutions qui conduisent à un accès équitable pour tous les groupes.
Cet article fait partie de la campagne Participation systémique. Financé par Héritage Canada :
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